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éducation bienveillante

Les 7 principes de l’éducation bienveillante

L’éducation bienveillante est une forme d’éducation relativement récente, qui s’appuie sur divers courants de la psychologie. Elle prône une éducation centrée sur les besoins de l’enfant, dans laquelle la communication est centrale. Elle s’oppose à l’éducation coercitive, et à toute forme d’autoritarisme sur l’enfant. L’éducation positive s’oppose aussi à toute forme de violence éducative ordinaire (VEO), c’est-à-dire les violences physiques ou psychologiques, qui visent à rabaisser l’enfant dans un but disciplinaire ou non. 

Qu’est ce que l’éducation bienveillante ?

L’éducation bienveillante, aussi appelée éducation positive ou encore éducation respectueuse, est une approche qui met l’accent sur le respect, la communication ouverte, la compréhension et la bienveillance envers les enfants. Elle repose sur l’idée que les enfants ont besoin d’être traités avec respect et dignité, et qu’ils sont plus susceptibles de bien se développer et de s’épanouir lorsqu’ils sont élevés dans un environnement où leurs besoins émotionnels et psychologiques sont pris en compte.

Les origines de l’éducation bienveillante

L’origine de l’éducation bienveillante est un peu difficile à retracer. Elle remonte à divers courants de la psychologie, de la philosophie et de la pédagogie. En France, on peut considérer que cette vision attentive et à l’écoute de l’enfant a commencé avec Françoise Dolto. Avant les travaux de Dolto, il y avait déjà un courant de psychologie appelé la psychologie humaniste, avec des figures comme Abraham Maslow et Carl Rogers. Ces deux psychologues ont contribué à comprendre l’importance de respecter les besoins et les émotions des enfants dans l’éducation. Il y a eu aussi le courant de la psychologie positive, développée par des chercheurs comme Martin Seligman. L’accent est alors mis sur le renforcement positif des compétences des individus pour favoriser leur bien-être.

En parallèle, des psychologues comme Jean Piaget en France et Erik Erikson en Allemagne ont fait des recherches sur les stades de développement de l’enfant. Cette nouvelle compréhension du fonctionnement de l’enfant a largement contribué à le respecter en temps que petit être dotés de capacités progressives et uniques.

Un peu plus tard, les recherches sur l’attachement, menées notamment par John Bowlby et Mary Ainsworth, ont mis en évidence l’importance d’une relation sécurisante entre la figure d’attachement (le plus souvent la mère) et le bébé. Ces recherches ont montré qu’un lien d’attachement défaillant a des conséquences néfastes sur le développement de l’enfant. Un lien d’attachement sain, dans l’amour et la connexion physique, donne au bébé la capacité d’explorer le monde de lui-même. Très récemment, les neurosciences ont validé ces théories.

Dans les années 1960 et 1970, il y a eu un mouvement vers des méthodes d’éducation plus respectueuses et participatives. Des auteurs comme Thomas Gordon ont écrit sur la communication efficace et l’éducation respectueuse.

La pédagogie positive

Du côté de la pédagogie, de nombreux pédagogue du début du 20e siècles se sont unis pour former l’éducation nouvelle. C’est un courant pédagogique qui défend le principe d’une participation active des individus à leur propre formation. Parmi ces pédagogues, on compte Maria Montessori, dont la méthode pédagogique est basée sur l’autonomie, le respect de l’enfant et l’environnement préparé. Ce qu’on appelle aujourd’hui les pédagogies alternatives sont encore à l’œuvre aujourd’hui mais sont enseignées dans certaines écoles spécialisées : école Freinet, Steiner, Decroly… 

Quels sont les 7 principes de l’éducation bienveillante ?

Dans l’éducation bienveillante, on compte un certain nombre de principes. 

1. Le respect mutuel

Le premier principe est le respect mutuel entre les adultes et les enfants. Les adultes considèrent les enfants comme des individus dignes de respect et tiennent compte de leurs besoins, de leurs émotions et de leurs opinions. Cela signifie que l’adulte s’engage à ne pas user d’autoritarisme. 

2. La communication bienveillante 

L’éducation bienveillante insiste sur l’utilisation d’une communication ouverte, honnête et respectueuse avec les enfants. Les adultes écoutent activement les enfants, posent des questions, expriment de l’empathie et évitent les jugements. 

3. L’empathie

L’empathie signifie que les adultes cherchent à comprendre les émotions et les perspectives des enfants. Ils montrent de l’empathie envers les défis que les enfants peuvent rencontrer et offrent un soutien émotionnel.

4. L’autonomie et la responsabilité

L’éducation bienveillante encourage les enfants à développer leur autonomie. On les encourage à prendre des décisions adaptées à leur âge et à assumer la responsabilité de leurs actions. Ce principe aide aussi à renforcer la confiance en soi des enfants.

5. Les limites bienveillantes

Bien que l’éducation bienveillante encourage la compréhension des enfants, elle établit également des limites claires et cohérentes. Les adultes expliquent pourquoi ces limites sont importantes et aident les enfants à comprendre les conséquences de leurs actions.

6. L’encouragement et le renforcement positif

Au lieu de recourir à des punitions sévères, l’éducation bienveillante favorise l’utilisation de méthodes de renforcement positif. Les adultes reconnaissent et récompensent le comportement positif des enfants, ce qui les encourage à continuer à agir de manière appropriée.

7. La résolution de conflits non violents

Lorsqu’il y a des conflits ou des désaccords, l’éducation bienveillante encourage la résolution pacifique des problèmes. Les adultes enseignent aux enfants des compétences en résolution de conflits et les aident à trouver des solutions respectueuses. Il existe par exemple de nombreuses alternatives à la punition qui aident les parents lorsqu’il faut faire accepter une limite à un enfant.

Comment mettre en place l’éducation bienveillante dans les crèches ?

Même si le terme d’éducation bienveillante, ou éducation positive, ou éducation non violente semble s’opposer à une autre forme d’éducation qui serait alors malveillante, négative ou violente, il n’en est rien. Rassurez-vous, ça n’est pas parce qu’une crèche ne mentionne pas dans son projet d’établissement “éducation bienveillante” qu’elle n’applique pas la bienveillance auprès des bébés. En effet, le personnel de crèche reçoit une formation qui lui permet d’accueillir votre bébé avec bienveillance, douceur et respect. 

La crèche est par définition un lieu d’accueil du tout petit. Il est dont pensé spécifiquement pour respecter les différents stades de son développement. Les activités sont adaptées à l’âge du bébé et le personnel formé pour anticiper ses besoins primaires mais aussi pour répondre à ses besoins affectifs. Les limites sont claires et cohérentes. Les auxilaires les énoncent de manière positive, par exemple, « nous marchons à l’intérieur » au lieu de « ne cours pas. »

La communication avec les tout-petits se fait de manière bienveillante et ouverte. De par son expérience et sa formation, une auxiliaire de puériculture sait comment s’exprimer avec le très jeune enfant pour être comprise.

Si, en tant que parent, vous estimez que le personnel manque de bienveillance, vous êtes en droit de demander une discussion avec la direction. 

Comment mettre en place l’éducation bienveillante dans les écoles ?

Mettre en place l’éducation bienveillante dans les écoles est une démarche qui demande un engagement continu de la part du personnel éducatif, des parents et de la direction de l’établissement. L’enjeu dans une école est de garder une ligne conductrice centrée sur l’enfant, alors qu’ils sont nombreux, le personnel en manque, et le programme de l’éducation nationale suffisamment chargé pour laisser très peu de liberté d’action au corps enseignant.  

Certains parents aimeraient d’ailleurs que la pédagogie évolue et prenne mieux en compte les spécificités de chaque élève. Mais la route à parcourir est encore longue et parsemée d’embûches. Pour cette raison, certains enfants suivent désormais une éducation à la maison. Il existe aussi des écoles ou la voie de l’élève compte autant que celle de l’adulte. C’est le cas des écoles démocratiques, qui se trouvent être les projets les plus respectueux du rythme de l’enfant.

La première mesure à prendre est peut-être la manière de communiquer avec les élèves. Les traiter avec bienveillance et respect signifie les écouter, accueillir leurs problématiques sans les minimiser. Encouragez le personnel à utiliser le renforcement positif pour reconnaître et célébrer les réussites des élèves. Valoriser les efforts et le comportement positif.

L’école peut mettre en place des actions visant à aider les enfants à comprendre et maîtriser leurs émotions, comme des cours de Yoga, de méditation. Il existe aussi de nombreuses lectures qui peuvent aider les enfants à mieux comprendre leurs émotions.

La mise en place de l’éducation bienveillante dans les écoles nécessite un engagement à long terme de la part de l’ensemble de la communauté éducative. L’enjeu est que cet environnement soit le moins coercitif possible.

Quelles sont les limites de l’éducation bienveillante ?

S’il existait une méthode unique d’éducation applicable par tous les parents à tous leurs enfants, qui garantisse que l’enfant va grandir, s’épanouir, être intelligent émotionnellement, et qu’il trouvera avec aise sa place et son bonheur dans la société, ça se saurait. Mais c’est un peu utopique et c’est mal connaître le fonctionnement humain. C’est peut être la première limite de l’éducation bienveillante. Elle fait croire aux parents, que s’ils appliquent la méthode, le résultat sera au rendez-vous. D’une part, le parent n’est pas tout puissant, ce n’est pas lui l’unique responsable du comportement et de l’attitude de son enfant. D’autre part, la difficulté d’appliquer l’éducation bienveillante à la lettre, peut devenir très culpabilisante pour le parent.

En effet, l’éducation bienveillante est compliquée à appliquer au quotidien. Elle demande du temps et de la patience, et bien souvent elle demande aux parents de transcender leur propres limites. Aussi, les principes de l’éducation bienveillante peuvent largement, selon les auteurs et les ouvrages, être soumis à des interprétations différentes. 

L’éducation bienveillante n’est donc pas une solution universelle pour tous les défis éducatifs, et elle peut ne pas convenir à toutes les situations. Comme toute méthode, il ne faut pas hésiter à prendre ce qui paraît en cohérence avec vos valeurs d’éducation. Bien sûr, il faut continuer chaque jour à lutter pour être une personne exemplaire pour ses enfants. N’oubliez pas qu’ils vous font grandir autant que vous cherchez à les épanouir.

Pourquoi l’éducation bienveillante est une erreur selon certains ?

L’éducation bienveillante est plébiscité par beaucoup. Elle intervient à la suite de nombreuses évolutions de la psychologie de l’enfant, et possède comme grande qualité de vouloir ce qu’il y a de mieux pour l’enfant. En cela, elle vaut la peine qu’on s’y intéresse et qu’on essaye d’appliquer ces principes. Cependant, elle a aussi ses détracteurs. Certains ont des avis nuancés, d’autres ont des avis plus tranchés.

Pour Caroline Goldman, l’éducation bienveillante est la raison pour laquelle elle voit venir dans son cabinet de psychothérapeute de nombreux parents dépassés par le comportement de leur enfant. Selon elle, les nombreux principes de l’éducation bienveillante sont mal interprétés par beaucoup de parents qui n’installent pas assez de limites. Les limites étant structurantes pour l’enfant, sans elles ils deviennent vite anxieux, voire angoissés. Une angoisse chez l’enfant peut se traduire par de l’agitation, une forte intolérance à la frustration, ce qui fait que les parents se sentent vite dépassés par les événements, et consultent pour venir trouver de l’aide. Caroline Goldman se veut favorable au “Time out”, c’est-à-dire la mise à l’écart dans sa chambre de l’enfant en cas de transgression d’une règle préalablement établie et énoncée. Les propos de Caroline ont été à leur tour critiqués provoquant de vifs débats. 

Didier Pleux est docteur en psychologie, auteur de plusieurs livres y compris “l’éducation bienveillante, ça suffit !”. Selon lui, les enfants d’aujourd’hui sont élevés de plus en plus dans l’évitement de la frustration. Un enfant qui n’apprend pas à surmonter sa frustration risque de grandir dans l’ignorance totale des besoins de l’autre, ce qui peut l’amener à être un enfant puis un adulte tyran. 

Les débats sur l’éducation d’un enfant sont interminables, mais parfois constructifs. Sur le fond, Caroline Goldman et Didier Pleux, sont en accord avec l’idée d’aimer et de respecter l’enfant dans ce qu’il est. La vraie question porte sur la forme : quelles limites imposer ? Comment les faire respecter ? et comment gérer la transgression des règles ? Il faut rester conscient, qu’il n’existe pas de déterminisme en psychologie.

Quels sont les meilleurs livres sur l’éducation bienveillante ?

Dans cette liste, vous trouverez les ouvrages des pontes de la psychologie positive. Ce sont des mines d’informations précieuses notamment pour comprendre le fonctionnement des émotions des enfants, et pour arriver à se mettre à leur place.

1. Parents efficaces par Thomas Gordon

Thomas Gordon est l’un des pionniers de l’éducation bienveillante. Son livre est un classique du genre et offre des conseils pratiques pour communiquer avec les enfants de manière respectueuse.

2. Au cœur des émotions de l’enfant par Isabelle Filliozat

Ce livre explore les émotions des enfants et propose des stratégies pour les accompagner de manière bienveillante. Il aide les parents à mieux comprendre les besoins émotionnels de leurs enfants.

3. Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent par Adele Faber et Elaine Mazlish

Ce livre offre des techniques de communication efficaces pour les parents et les éducateurs, en mettant l’accent sur l’écoute active et la résolution de conflits. Il est également connu sous le nom de “méthode Faber & Mazlish”.

4. L’éducation positive : pourquoi et comment par Jane Nelsen

Jane Nelsen est une experte en éducation positive. Ce livre explique les principes de base de cette approche et propose des stratégies pratiques pour l’appliquer dans la vie quotidienne.

5. Élever son enfant autrement par Catherine Dumonteil-Kremer

L’auteure propose des réflexions sur l’éducation bienveillante et des pistes pour élever les enfants avec respect, amour et bienveillance.

10. L’écoute, l’enfant et la communication par Marshall B. Rosenberg

Marshall Rosenberg est le créateur de la Communication NonViolente (CNV), une approche qui s’aligne souvent avec l’éducation bienveillante. Ce livre explore la CNV et comment l’appliquer à la communication avec les enfants.

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