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Ce ne sont pas les enfants qui ont inventé l’école

Ce ne sont pas les enfants qui ont inventé l’école. Elle ne correspond pas à leur nature et ne répond pas à leurs besoins. Les enfants sont parfaitement en mesure, d’inventer, d’imaginer, de créer et d’aménager un espace qui leur convient. Une cabane de matelas est un bateau, une couverture devient un tipi, les mosaïques du tapis deviennent des parcours, des mondes, des camps. Pris dans leur jeu, les enfants se moquent des horaires, oublient le temps qui passe. Dans ces univers créés par et pour eux-mêmes, les relations s’affinent, des règles et des limites se mettent en place, les espaces et les rôles se définissent. L’enfant grandi, rêve et se projette dans le monde des grands.

Il existe pourtant un moyen assez efficace de priver l’enfance de ces micro-espaces indispensables à son développement. Il suffit de le contraindre quotidiennement à fréquenter un lieu hors de portée à son imaginaire. Là, il ne choisira ni le calendrier, ni les horaires, ni sa classe, ni sa place, ni le programme, ni ses condisciples, ni les méthodes. Et pour achever toute perte de confiance en lui il suffira de l’évaluer (donc de le comparer) en lui imposant la fréquence, le type et même la couleur du stylo pour cette évaluation. L’école ne respecte ni les rythmes chrono-biologiques des enfants, ni leur besoin de contact avec la nature, ni leur besoin de mouvement, pas plus que celui du jeu librement consenti. Dans ces conditions on peut se demander par quel miracle ce dispositif pourra engendrer des êtres sains et épanouis, heureux et autonomes ?

Il est urgent d’écouter les enfants, de se hisser à leur portée, de les considérer comme des êtres ayant leurs propres aspirations, rythmes de vie, compréhension des choses. Bien sûr l’adulte est là pour prendre soin de ses enfants, mais être responsable d’eux légitime-t-il d’exercer un pouvoir permanent sur chaque aspect de leur vie ? Nous devons entrer en piraterie, redéfinir notre propre rapport au temps, au travail, à l’enfance et revoir avec force et courage la façon dont la société industrielle a orchestré nos vies. Si, comme le disait Illich, « l’école est l’agence de publicité chargée de nous vendre la société telle qu’elle est », avec ses dominations et hiérarchies, ses mécaniques de contrôle, ses conditionnements, alors ne vient-il pas salutaire d’envisager une éducation sans école ?  Par-delà nos enfermements et nos habitudes scolaires il existe des espaces libertaires où contempler l’horizon à perte de vue, les espaces de la piraterie éducative.

Thierry Pardo (Ph.D. Éducation) s’intéresse depuis longtemps à l’éducation en dehors du cadre de l’école. Auteur de nombreux ouvrages, il est chercheur indépendant associé à l’Université du Québec à Montréal. Il a été membre du comité socio-scientifique des Congrès mondiaux d’éducation relative à l’environnement  (Marrakech 2013, Göteborg 2015) et a fait partie pendant quatre années de la Chaire de recherche du Canada en éducation relative à l’environnement. Thierry Pardo a été également formateur pour la Commission Jeunesse de l’Union Européenne. Aujourd’hui il se consacre entièrement à l’écriture, aux conférences et formations à travers le monde francophone. Enfin Thierry Pardo est également professeur d’Aïkido et surtout papa de deux beaux garçons, Lylhèm et Eÿkèm.

http://uneeducationsansecole.com/   http://www.komichiaikido.com/

Vidéo https://www.youtube.com/watch?v=DkH2xgiuqRY&feature=emb_logo

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