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Système Scolaire Suisse : Différences, Horaires, Classement

Comment un petit pays multilingue parvient-il à former des élèves parmi les mieux classés au monde, tout en valorisant autant les apprentis que les futurs universitaires ?

Derrière ce succès, le système scolaire suisse cache bien des surprises…

Quelles sont les différences entre le système scolaire français et suisse ?

CritèreSuisseFrance
Structure du systèmeDécentralisé (par canton)Centralisé (Éducation nationale)
Âge de débutDès 4 ans (1ère année de cycle primaire, appelée aussi école enfantine)Dès 3 ans (petite section de maternelle)
Durée de l’école obligatoire11 ans obligatoires : 2 ans école enfantine (non obligatoire mais généralisée), 6 ans école primaire, 3 ans secondaire I13 ans : 3 ans maternelle + 5 ans primaire + 4 ans collège + 1 an lycée (jusqu’à 16 ans)
Âge de fin (école obligatoire)15 ans dans la plupart des cantons suisses16 ans
Langue d’enseignementVariable selon le canton (allemand, français, italien…)Français (unique sur tout le territoire)
Moment de l’orientationVers 12 ans, à l’entrée du secondaire I (collège suisse) ou même en fin de primaire selon les cantonsVers 15 ans, à la fin du collège (3e)
Place de l’apprentissageTrès centrale dès 15 ans : environ 70% des jeunes optent pour la formation dualeEncore minoritaire et souvent perçue comme une voie de « second choix »
Horaires scolairesCours surtout le matin, longues pauses, mercredi souvent libreJournée continue ou avec pause déjeuner, mercredi travaillé
RedoublementRare, priorité aux soutiens ciblésFréquent en cas de difficultés scolaires
Classement international (PISA)Haut (Top 10 mondial, notamment en maths)Moyen (souvent autour de la moyenne OCDE)
Autonomie des établissementsForte autonomie locale (communes et cantons)Faible autonomie, décisions centralisées

1. Un système décentralisé : chaque canton, ses règles

En Suisse, chaque canton est maître à bord.

Résultat ? 26 systèmes scolaires coexistent, avec leurs propres programmes, horaires, critères d’évaluation et même langues d’enseignement.

Imaginez une famille qui déménage du canton de Vaud (francophone) à celui de Zurich (germanophone) : les enfants doivent non seulement changer d’école, mais aussi de langue. Une transition parfois difficile… mais qui forme à l’adaptabilité dès le plus jeune âge.

Heureusement, des structures comme la CDIP (Conférence suisse des directeurs cantonaux de l’instruction publique) assurent un minimum de cohérence nationale. Et pour les cantons romands, la Convention scolaire romande joue un rôle d’harmonisation.

2. Un parcours scolaire à choix multiples

Le cursus typique suisse se divise en plusieurs étapes bien définies :

● L’école enfantine (dès 4 ans)

Non obligatoire, mais largement suivie. Dans les faits, près de 100 % des enfants y sont inscrits. On y développe surtout les compétences sociales et le langage. Une institutrice genevoise raconte :

« Ici, pas d’apprentissage formel de la lecture à 4 ans. On observe, on explore, on joue, on apprend à vivre ensemble. »

● L’école primaire (dès 6 ans)

Pendant 6 ans, les élèves acquièrent les bases essentielles. Le rythme est souvent moins chargé qu’en France, avec une vraie place pour les activités en plein air ou artistiques.

● Le secondaire I (vers 12 ans)

C’est le moment charnière : les élèves sont orientés vers différents types de classes selon leur niveau, parfois même dès la fin du primaire dans certains cantons. Ceux qui montrent des aptitudes scolaires plus fortes sont dirigés vers des filières académiques ; les autres vers des cursus pratiques.

● Le secondaire II : apprentissage ou lycée ?

C’est là que le système suisse étonne. Environ 70 % des jeunes choisissent une formation professionnelle duale, combinant cours à l’école et apprentissage en entreprise. Ce modèle, loin d’être une voie « par défaut », est perçu comme valorisant et formateur.

Une apprentie boulangère témoigne :

« À 16 ans, je suis déjà sur le terrain. Et je peux reprendre mes études plus tard si je veux passer une maturité professionnelle. »

3. Horaires : une école du matin (souvent)

Les horaires suisses sont pensés pour préserver un équilibre :

  • Cours concentrés le matin
  • Longue pause déjeuner (souvent de 11h30 à 13h30)
  • Mercredi après-midi souvent libre

Cela suppose des ajustements pour les parents qui travaillent à temps plein.

D’où l’existence (encore inégalement répartie) de structures parascolaires comme l’accueil à midi, l’aide aux devoirs, ou les garderies d’après-midi.

4. Multilinguisme et ouverture

Avec quatre langues nationales (allemand, français, italien, romanche), la Suisse est un terrain d’apprentissage linguistique hors du commun.

Un élève de Bienne, ville bilingue, apprend en allemand le matin, puis suit certains cours en français l’après-midi. Le multilinguisme n’est pas seulement scolaire : c’est une réalité quotidienne, et un puissant vecteur d’ouverture.

5. Un système performant mais exigeant

Dans les enquêtes internationales comme PISA, la Suisse brille, surtout en mathématiques et en sciences. Elle figure régulièrement dans le top 10 mondial. Mais cette performance a un revers : la pression scolaire.

Les enfants sont orientés tôt, parfois dès 10 ou 11 ans, ce qui peut créer un climat de stress ou d’inégalités. Et les passerelles entre filières restent parfois limitées, rendant les reconversions plus difficiles qu’ailleurs.

6. Ce qu’un parent ou enseignant français peut en retenir

Le modèle suisse peut inspirer, voire bousculer certaines certitudes :

  • Et surtout, il propose un rapport plus serein à l’école, où exigence et bienveillance cohabitent mieux qu’ailleurs.
  • Il valorise la voie professionnelle sans la stigmatiser.
  • Il montre que la décentralisation peut être efficace, à condition d’une bonne coordination.
  • Il fait la part belle à l’autonomie, à la confiance et à la responsabilité individuelle.

Le système scolaire suisse est à l’image du pays : organisé, multilingue, exigeant mais souple. Il repose sur la responsabilisation des jeunes, la diversité des parcours et un ancrage fort dans les réalités locales.

Il ne prétend pas être parfait, mais il offre une belle leçon de pragmatisme éducatif, dont bien des pays pourraient s’inspirer.

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