Et si une autre manière de communiquer avec les enfants permettait d’éviter cris, blocages et conflits ?
La méthode Gordon propose une approche originale, fondée sur des principes simples mais souvent négligés, qui transforment en profondeur la relation adulte-enfant.
1. L’écoute active : comprendre vraiment
Bien plus qu’une simple attention, l’écoute active consiste à se mettre pleinement à la place de l’enfant. Il s’agit de reformuler ce qu’il exprime, sans jugement ni interruption.
En reconnaissant ses émotions et en lui montrant qu’il est entendu, l’adulte instaure un climat de confiance. Cette posture, essentielle dans la méthode Gordon, apaise les tensions avant même qu’elles n’émergent.
2. Le message-je : dire ce que l’on ressent, sans accuser
Plutôt que de reprocher avec un « tu fais toujours n’importe quoi », cette méthode propose d’exprimer ses émotions à la première personne.
Par exemple : « je suis inquiet quand tu rentres en retard sans prévenir ».
Cette forme de communication désamorce les réactions défensives, tout en maintenant un échange sincère. Elle permet de fixer des limites tout en préservant la qualité du lien.
3. Résoudre les conflits sans perdant : construire une solution ensemble
Les conflits ne sont pas perçus comme des impasses, mais comme des occasions de grandir.
Plutôt que d’imposer ou de céder, la méthode Gordon propose une résolution en six étapes : identifier le problème, écouter les besoins de chacun, puis co-construire des solutions.
L’objectif est clair : qu’aucun des protagonistes ne se sente lésé.
Cette démarche collaborative responsabilise l’enfant, l’encourage à exprimer ses attentes et à chercher des compromis dans le respect mutuel.
4. Sortir du schéma punition/récompense : instaurer une vraie coopération
Punir pour corriger ou récompenser pour motiver sont des automatismes bien ancrés. Pourtant, selon Thomas Gordon, ces stratégies maintiennent un rapport de force qui nuit à l’autonomie.
À l’inverse, en misant sur le dialogue et la compréhension, l’adulte amène l’enfant à réfléchir aux conséquences de ses actes, à agir non par peur ou intérêt, mais en conscience.
Ce changement de posture favorise un climat de respect durable
5. Encourager l’autonomie : faire confiance pour responsabiliser
La méthode repose sur une conviction forte : les enfants peuvent se réguler, à condition d’évoluer dans un cadre à la fois bienveillant et structurant.
L’adulte n’est plus un contrôleur, mais un guide. Il aide l’enfant à reconnaître ses besoins, à faire des choix et à en assumer les effets.
Ce soutien discret mais constant renforce l’auto-discipline. L’enfant devient acteur de ses décisions, développe ses repères internes, et gagne en confiance
Quel est l’essence de la méthode Gordon dans la résolution des conflits ?
Contrairement aux méthodes autoritaires où l’adulte impose ou cède pour éviter l’affrontement, la méthode Gordon propose un processus en plusieurs étapes, qui permet à chacun d’exprimer ses besoins sans jugement, d’être écouté activement, puis de chercher ensemble un compromis réaliste et équitable.
Par exemple, face à un enfant qui refuse de ranger sa chambre, au lieu d’ordonner ou de punir, l’adulte peut dire : « Je me sens dépassé quand les choses traînent partout, j’ai besoin d’un espace où je peux circuler facilement. »
Ensuite, le dialogue permet d’explorer des solutions ensemble, comme convenir d’un moment précis pour ranger ou définir des zones de rangement. Cette démarche responsabilise l’enfant, renforce son autonomie et préserve le lien.
Points clés de la méthode Gordon dans les conflits :
- Pas de gagnant ni de perdant : on vise une solution qui respecte chacun.
- Expression claire des besoins : sans reproche ni accusation.
- Écoute active : chaque partie se sent réellement entendue.
- Recherche commune de solutions : on décide ensemble, pas à la place de l’autre.
- Renforcement de l’autonomie : l’enfant apprend à gérer les conflits avec respect.
En résumé, c’est une méthode qui transforme le conflit en outil d’apprentissage relationnel, où le respect mutuel prime sur le pouvoir.